Cancer du colon
un traitement moderne, peu invasif, sans chirurgie

Le cancer du colon (appelé aussi cancer colorectal) se développe à la surface du colon ou du rectum (muqueuse), à partir de lésions précancéreuses ou polypes.
Le traitement chirurgical qui consiste à enlever une partie du colon (colectomie) ou du rectum (proctectomie)  est le plus souvent proposé.  A un stade précoce de la maladie, lorsque le cancer superficiel n’atteint que la muqueuse ou la sous muqueuse, un traitement alternatif  est envisageable pour guérir du cancer colorectal : l’ablation par endoscopie, coloscopie et dissection sous muqueuse.

L’objectif de cette nouvelle méthode, appelée dissection sous muqueuse, est d’enlever la tumeur en « pelant » la partie superficielle de la paroi du colon : comme on pèle une orange par exemple. On retire la tumeur sans enlever le colon.

Résection par dissection sous muqueuse d'un cancer superficiel du rectum ou du colon

En pratique la dissection sous muqueuse de la tumeur précancéreuse, ou du cancer superficiel du colon, se déroule comme une coloscopie, le plus souvent en ambulatoire.
Le patient doit prendre une purge la veille du traitement ; dès le lendemain de la coloscopie, le patient peut reprendre une activité normale.
On peut lui proposer  une nuit en hospitalisation pour surveillance.

Comment guérir du cancer du colon ?

En France, le cancer colorectal (colon et/ou rectum) est le 3e cancer le plus fréquent chez l’homme, il est le 2e pour la femme (source santepubliquefrance.fr).
Pour guérir,  le traitement habituellement proposé consiste à enlever une partie du colon avec la tumeur (colectomie) et les ganglions (curage ganglionnaire), lors d’une intervention chirurgicale (laparotomie/coelioscopie).

  1. Pour les tumeurs précancéreuses et les cancers superficiels le risque d’envahissement ganglionnaire est nul, la résection de la tumeur par coloscopie (dissection sous-muqueuse/mucosectomie), sans chirurgie,  permet de guérir le plus souvent 

Cette  nouvelle technique, par coloscopie, s’applique aux tumeurs stades 0 et 1 :

  • Stade 0 : la tumeur est très superficielle (in situ), elle n’envahit pas la sous-muqueuse, le risque de dissémination ganglionnaire est nul
  • Stade I : la tumeur envahit la deuxième couche (sous-muqueuse), le risque de dissémination ganglionnaire est très faible.

A un stade précoce (stade 0 et I), l’ablation de la tumeur lors d’une coloscopie, évite que le cancer ne s’étende en profondeur dans la paroi du colon et se diffuse à d’autres organes. 

Le patient atteint de tumeur précancéreuse ou de cancer superficiel ne présente, le plus souvent, aucun symptôme.  

C’est pourquoi il est indispensable de participer à la campagne de dépistage du cancer colorectal en réalisant un Hemoccult (recherche de sang caché dans les selles) tous les 2 ans entre 50 et 75 ans. En cas d’antécédents de cancers digestifs dans la famille une coloscopie est recommandée à partir de 50 ans.

2. Pour les cancers du colon qui ont évolué et qui s’étendent en profondeur dans la paroi du colon, les patients présentent des symptômes : douleurs abdominales, troubles du transit, amaigrissement, sang dans les selles. La colectomie avec curage ganglionnaire, plus ou moins associée à une chimiothérapie, est alors nécessaire.

Alors peut-on guérir d’un cancer du colon ?

Pour les cancers superficiels, après résection endoscopique  (par coloscopie),  le patient est considéré comme guéri lorsque l’analyse de la tumeur retirée remplie les 5 critères ci dessous :

  1. Le cancer est bien différencié (si la ressemblance est proche du tissu d’origine).
  2. L’envahissement en profondeur de la paroi du colon est limité et ne dépasse pas la 2è partie de la couche sous muqueuse (cf. schéma).
  3. Pas de dissémination dans les vaisseaux lymphatiques (pas d’emboles lymphatiques) ou de budding (front d’invasion irrégulier).
  4. L’ablation est monobloc (en un seul morceau).
  5. Les marges de résection sont saines.

Si un ou plusieurs critères est manquant, un traitement chirurgical complémentaire doit être discuté. Ces décisions sont prises lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire.

Pour les cancers évolués, le patient est considéré comme guéri après résection chirurgicale lorsque  :

  1.  l’analyse de la pièce opératoire montre qu’il s’agit d’un cancer bien différencié,
  2. Les marges de résection sont saines,
  3. Il n’y a pas de ganglions atteints par le cancer.

Dans le cas contraire une chimiothérapie complémentaire (adjuvante) est nécessaire.

La guérison est plus difficile à obtenir en cas de métastases hépatiques ou pulmonaires. Dans un tel contexte, la stratégie médico-chirurgicale est complexe et ne sera pas traitée dans ce site.

Comment soigner
le cancer du colon ?

Le traitement du cancer colorectal superficiel, par coloscopie, en préservant le colon ou le rectum, est devenu le traitement de référence ( Recommandations de la société Européenne d’endoscopie digestive)

Le taux de résection en un seul morceau de la tumeur est supérieur à 90% avec un taux de récidive locale inférieur à 1%. Le taux de morbidité est inférieur à 5 % (hémorragies et perforations digestives) et le taux de mortalité est proche de 0 %.

         

1. Tumeur du colon en coloscopie           2. Apres  dissection sous muqueuse           3. Tumeur du colon fixée

L’ablation de la tumeur du colon par chirurgie à des risques de complications plus importants, le taux de morbidité est nettement supérieure de 20% et le taux de mortalité est de 0,5%.

En effet, la chirurgie du colon présente des risques de complications conséquents ; la principale d’entre elles est la fistule anastomotique : la suture entre les 2 parties restantes du côlon (anastomose) ne cicatrice pas correctement. Selon son degré de gravité, le traitement préconisé est la prise d’antibiotiques, et peut aller jusqu’à une nouvelle intervention chirurgicale.
Les autres complications possibles liées à une chirurgie du cancer colorectal sont les suivantes :

  • Hémorragiques intra abdominales (rares),
  • Abcès de paroi,
  • Infection urinaire,
  • Pulmonaires : pneumopathie
  • Phlébite et embolie pulmonaire
  • Douleurs qui peuvent durer plusieurs semaines après l’opération,
  • Troubles du transit intestinal (fréquents).

Des conséquences souvent invalidantes qui peuvent être évitées avec l’ablation de la tumeur par coloscopie, un traitement alternatif efficace souvent méconnu.

         

1. Tumeur du colon en coloscopie           2. Apres  dissection sous muqueuse           3. Tumeur du colon fixée

 

L'ablation de la tumeur du colon par chirurgie à des risques de complications plus importants, le taux de morbidité est nettement supérieure de 20% et le taux de mortalité est de 0,5%.

 

En effet, la chirurgie du colon présente des risques de complications conséquents ; la plus importante d’entre elles est la fistule anastomotique : la suture entre les 2 parties restantes du côlon (anastomose) ne cicatrice pas correctement.

 

Cette complication provoque de la fièvre, des douleurs abdominales et un arrêt du transit digestif.

 

Selon son degré de gravité, le traitement préconisé est la prise d’antibiotiques, et peut aller jusqu’à une nouvelle intervention chirurgicale.

 

Les autres complications possibles liées à une chirurgie du cancer colorectal sont les suivantes :

 

  • Hémorragiques intra abdominales (rares),
  • Abcès de paroi,
  • Infection urinaire,
  • Pulmonaires : pneumopathie
  • Phlébite et embolie pulmonaire
  • Douleurs qui peuvent durer plusieurs semaines après l’opération,
  • Troubles du transit intestinal (fréquents).

 

Des conséquences souvent invalidantes qui peuvent être évitées avec l’ablation de la tumeur par coloscopie, un traitement alternatif efficace souvent méconnu.

Pour le cancer du rectum, un traitement similaire

Pour les tumeurs précancéreuses et les cancers superficiels du rectum, l’intérêt de la dissection sous muqueuse est encore plus grand car elle évite les complications de la chirurgie du rectum. Cette chirurgie complexe, est associée à une morbi-mortalité importante.  La dissection sous muqueuse d’une tumeur du rectum par coloscopie permet l’ablation en monobloc de la tumeur dans plus de  90% des cas, avec taux de complication cumulé (saignement et perforation) de 6%.

L’opération du cancer du rectum par chirurgie est complexe, avec un risque d’anus artificiel définitif.
La principale complication est la fistule anastomotique : la suture entre le côlon et l’anus cicatrise mal, et il se crée une sortie de liquide digestif dans le péritoine
Ce risque est d’environ de 10 à 15 %, mais il est réduit par la réalisation d’une stomie temporaire (anus artificiel) qui permet de dériver les selles (à la peau).

En fonction des  complications, le traitement varie de la mise sous antibiotiques à la réalisation d’une nouvelle intervention.
Les autres complications chirurgicales sont :

  • Des saignements dans l’abdomen, qui nécessitent le plus souvent une nouvelle intervention,
  • Des troubles urinaires,
  • Un hématome ou une infection au niveau de la plaie,
  • Une asthénie.

Des effets à long terme peuvent se manifester bien après la chirurgie  :

  • Troubles digestifs,
  • Troubles de la sexualité,
  • Occlusion intestinale,
  • Complications de la stomie.

Pour le traitement endoscopique (par coloscopie) des tumeurs pré-cancéreuses et cancéreuses du rectum, les indications et les modalités du traitement sont exactement les mêmes que pour les tumeurs précancéreuses et les cancers superficiels du colon.

Comme dans le cas du cancer de l’œsophage, lorsque le cancer colorectal est plus évolué, seule la chirurgie et la chimiothérapie peuvent guérir. 

En conclusion, pour le cancer du colon, le traitement peut se faire maintenant lors d’une coloscopie grâce à une nouvelle technique permettant de « peler » la partie superficielle du colon ou du rectum pour enlever la tumeur.
La tumeur colorectale peut être retirée par les voies naturelles, en préservant le colon ou le rectum.
La dissection sous muqueuse (ou mucosectomie) s’applique à toutes les tumeurs précancéreuses, et seulement aux cancers superficiels du colon et du rectum.