L'echo-endoscopie digestive qu’est-ce que c’est ?

Une écho-endoscopie digestive est un examen combinant une vision endoscopique classique, comme un gastroscope ou un coloscope, et une vision échographique . Il permet de réaliser une échographie « interne » afin de visualiser des organes à travers les parois gastriques, œsophagiennes et rectales.
Par exemple, lorsque l’endoscope est dans l’estomac, on peut voir par voie trans-gastrique : 

  • Toutes les parties du pancréas (tête, corps, isthme, queue),
  • La vésicule biliaire,
  • La rate,
  • Le foie gauche,
  • La surrénale gauche.

 A l’aide d’aiguilles fines que l’on insère dans un canal opérateur, on peut réaliser des prélèvements ciblés des différents organes étudiés.
L’écho-endoscopie est  un examen « 2 en 1 » avec, dans le même temps, l’exploration morphologique et le prélèvement permettant une analyse histologique.

L’écho-endoscopie est un examen de 2ème intention, intervenant après un autre examen d’endoscopie (gastroscopie) ou d’imagerie (échographie, scanner, IRM) afin de bilanter de manière précise des anomalies précédemment visualisées.

L’écho-endoscopie pancréatique, quels avantages ?

L’écho-endoscopie est l’examen qui a la meilleure résolution (<1 mm) pour explorer les maladies du pancréas, de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholédoque). L’écho-endoscopie du pancréas a une performance diagnostique supérieure à :
• 95 % pour les cancers du pancréas,
• 100% pour les calculs de la vésicule biliaire ou du cholédoque.

Cet examen, plus précis que le scanner et l’IRM, permet le diagnostic de tumeurs du pancréas <2 cm ou de micro calculs des voies biliaires. De plus, l’écho-endoscopie permet de biopsier les tumeurs du pancréas, de la vésicule biliaire, du foie, de la surrénale gauche et de la rate. Les tumeurs du pancréas ont un aspect de masse (boule) plus ou moins homogène, aux contours plus ou moins réguliers. L’adénocarcinome a l’apparence d’une masse hypoéchogène, hétérogène dont les contours sont irréguliers et ne prenant pas le contraste (cf. image). Une tumeur endocrine du pancréas à l’aspect au contraire d’une masse homogène régulière, prenant le contraste (cf. image).

Ces dernières années, le contraste a fait son apparition en écho endoscopie, une technique d’échographie qui évalue la micro vascularisation des tumeurs. L’adénocarcinome est une tumeur peu vascularisée ne prenant pas le contraste, alors que les tumeurs endocrines très vascularisées prennent le contraste.

L’écho-endoscopie de l’estomac, une technique peu invasive pour évaluer l’extension d’un cancer

L’écho-endoscopie est l’examen d’imagerie le plus précis pour visualiser la paroi de l’estomac (de l’œsophage et du rectum). C’est le seul examen qui permet de différencier les différentes couches du tube digestif : la muqueuse, la sous muqueuse, la musculeuse et la séreuse ou adventice (cf. image), permettant ainsi d’évaluer l’extension des tumeurs dans la paroi, et au delà. En effet, les ganglions qui sont situés à proximité de la tumeur peuvent être envahis : l’écho-endoscopie peut les repérer et les ponctionner pour confirmer leur atteinte par le cancer ; il s’agit alors de métastases ganglionnaires.

En fonction de l’extension en profondeur de la tumeur dans la paroi de l’estomac, le cancer est dit superficiel lorsqu’il atteint la muqueuse et la sous muqueuse. Dans ce cas, une ablation par fibroscopie est possible par mucosectomie, ou dissection sous muqueuse. Lorsque le cancer atteint la musculeuse, le traitement chirurgical (gastrectomie partielle ou totale), associé à un curage ganglionnaire (exérèse des ganglions), est indispensable.

Si les ganglions sont atteints, c’est à dire que la ponction sous écho-endoscopie confirme la présence de cellules cancéreuses, une chimiothérapie avant la chirurgie est indiquée.

L’écho-endoscopie rectale (EER), ou écho-endoscopie digestive basse

L’écho-endoscopie du rectum permet l’étude de la paroi rectale et des structures de voisinages. L’examen est réalisé chez un patient allongé sur le dos ou sur le côté gauche. Une préparation par lavement (2 normacols, 2 heures avant l’examen) est nécessaire. L’EER est indolore et dure 10 à 20 minutes, généralement sans anesthésie.
Cet examen est réalisé pour le bilan pré-thérapeutique et la surveillance des cancers du rectum : c’est la meilleure technique actuellement disponible pour le bilan d’extension local.

L’EER est également indiquée pour le diagnostic de l’endométriose rectale, des tumeurs sous muqueuses de la paroi rectale (léiomyome, schwannome ou lipome) et en cas de suspicion de tumeur rétro-rectale.
L’écho-endoscopie digestive basse est également indiquée pour le bilan des maladies de l’anus, l’incontinence (analyser les muscles constituant l’appareil sphinctérien).
Grâce à cette technique les abcès et les fistules sont visualisés avec précision, ce qui permettra de mieux choisir la méthode de traitement ; par exemple, l’écho-endoscopie rectale peut visualiser et évacuer des abcès (qui se forment après une chirurgie abdomino-pelvienne) situés autour du rectum.

Quand faire une écho-endoscopie digestive haute , quelles sont les indications ?

L’écho-endoscopie haute est indiquée dans les situations suivantes :

  • Faire le bilan  d’extension loco-régionale d’un cancer de l’œsophage, de l’estomac, du pancréas, des voies biliaires
  • Rechercher de calculs cholédociens
  • Rechercher des lithiases vésiculaires en cas de pancréatite aigüe inexpliquée,
  • Permettre l’étude morphologique et la réalisation de prélèvements de nodules hépatiques.
  • Faire le bilan morphologique d’une tumeur du pancréas en appréciant sa taille ainsi que l’existence de contact avec les vaisseaux adjacents, et permettre la réalisation de prélèvements.
  • Faire le diagnostic et le suivi de lésions kystiques du pancréas en étudiant la morphologie et en réalisant des prélèvements du liquide intra-kystique

- Recherche de lithiases vésiculaires en cas de pancréatite aiguë inexpliquée, de perturbation du bilan hépatique ou de douleurs abdominales récurrentes, lorsque que la suspicion clinique est forte mais que les examens d’imagerie conventionnelle (échographie, scanner et IRM) n’ont pas permis le diagnostic.

- Permettre l’étude morphologique et la réalisation de prélèvements de nodules hépatiques lorsque les examens d’imagerie conventionnelle (échographie, scanner et IRM) n’ont pas permis le diagnostic.

- Faire le bilan morphologique d’une tumeur du pancréas en appréciant sa taille ainsi que l’existence de contact avec les vaisseaux adjacents, et permettre la réalisation de prélèvements.

- Faire le diagnostic et le suivi de lésions kystiques du pancréas en étudiant la morphologie et en réalisant des prélèvements directement au sein des kystes.

Comment se passe une écho-endoscopie digestive haute ?

Avant l’hospitalisation :
L’écho-endoscopie diagnostique est réalisée sous anesthésie générale superficielle, les patients ne ressentent rien durant l’intervention. Cet examen nécessite une consultation pré-anesthésique. Les traitements en cours doivent être arrêtés ou continués conformément aux recommandations de l’anesthésiste.
Avant l’écho-endoscopie, le patient doit être à jeun : au moins 6 heures avant pour les aliments solides et 2 heures avant pour les aliments liquides.

Pendant hospitalisation de jour :
Avant l’écho-endoscopie :
Arrivé à l’hôpital de jour, on vérifie l’identité du patient et son inscription au bloc d’endoscopie. Il se change pour se mettre en blouse et attend dans une chambre/box avant de passer au bloc.
Puis on transfère le patient dans la salle de bloc d’endoscopie à pied ou en brancard. On lui pose à nouveau des questions sur son identité par l’infirmière d’endoscopie (nom, prénom, date de naissance).

L’anesthésiste ou l’infirmière anesthésiste prépare l’anesthésie :
– Pose une voie veineuse périphérique dans le bras (un peu comme une prise de sang),
– Monitoring (surveillance) cardio respiratoire : saturomètre au doigt, électrodes d’ECG sur la poitrine et tensiomètre au bras,
– Oxygénothérapie aux lunettes (le patient est en ventilation spontanée, il respire avec ses propres poumons durant l’anesthésie).

Puis le patient se tourne sur le coté gauche (en décubitus latéral gauche) et met entre ses dents un « cale dents », qui a pour but de protéger l’appareil d’endoscopie des mouvements de mâchoire du patient.
L’anesthésiste injecte le produit anesthésiant (propofol) et le patient s’endort en 30 secondes

Pendant l’écho-endoscopie :
Une fois endormi, l’examen peut débuter, l’écho-endoscope est introduit dans la bouche du patient.
La durée d’un examen est courte, elle dure en général environ 15 à 20 min dans le cas d’une écho-endoscopie sans prélèvements. En cas de prélèvements, la durée s’allonge un petit peu (autour de 30 min).
Durant l’examen, l’injection de CO2 avec l’endoscope permet de déplisser les parois du tube digestif et avoir un contrôle visuel de la progression de l’endoscope et le placement sur la zone voulue afin de démarrer l’exploration échographique. A l’arrêt de l’injection du produit anesthésiant le patient se réveille en quelques secondes.

Après l’écho-endoscopie :
Le patient est transféré en salle de réveil. Dès que l’état de vigilance est revenu à la normale (dans les 30 mn qui suivent), le patient est transféré dans sa chambre.
Une collation est servie en général 1 heure après l’examen.
Une fois la collation terminée, le patient se rhabille et rejoint une salle d’attente, puis le médecin lui donne les résultats ainsi que le compte rendu écrit de l’examen.
Entre chaque patient, et suivant la réglementation en vigueur, l’endoscope est désinfecté et l’ensemble des accessoires utilisés (pinces à biopsies, …) est stérilisé ou jeté (matériel à usage unique).
.Après l’hospitalisation :
L’écho-endoscopie est réalisée en ambulatoire, c’est à dire que le patient sort le jour même. Le soir, le patient rentre à la maison et peut manger le plus souvent normalement.
Du fait de l’anesthésie, il ne peut pas conduire et doit être accompagné.
Il peut être demandé au patient de rester hospitalisé pour surveillance des suites de l’examen, en particulier en cas de prélèvement ou de complication.

Quels sont les effets secondaires d’une écho-endoscopie digestive haute ?

Comme pour une gastroscopie, les complications liées à une écho endoscopie haute diagnostique sont exceptionnelles, il est néanmoins important de les connaitre :

  • Troubles de la déglutition transitoires et un enrouement,
  • Ballonnements temporaires (liés à l’air insufflé dans l’estomac au cours de l’examen),
  • Infections en cas de prélèvements,
  • Saignements en cas de prélèvements,
  • Troubles cardio-vasculaires ou respiratoires
  • Perforations (surtout œsophagiennes),
  • Une intervention chirurgicale et des transfusions de sang ou de dérivés sanguins sont exceptionnellement nécessaires.

Une hospitalisation peut s’avérer nécessaire.
Des complications peuvent être favorisées par vos antécédents médico-chirurgicaux, ou par la prise de certains traitements.
Elles apparaissent le plus souvent lors de l’endoscopie, mais peuvent également se révéler quelques jours après l’examen (douleurs abdominales et du thorax, vomissements de sang rouge ou noir, toux, fièvre, frissons, …).
Il est alors très important de contacter immédiatement le médecin et/ou l’anesthésiste qui se sont occupés de vous.

En cas d’impossibilité de prendre contact avec eux, prenez contact très rapidement avec votre médecin traitant ou prenez rendez-vous aux urgences les plus proches.